A l'aurore ils partiront
Tous ces puissants, farouches guerriers
En ordre de marche ils seront
Et nous ne pourrons tous les compter
Entendez le bruit de leurs armes
Et le fracas lourd de leurs voix
Ils étincellent comme leurs lames
Et ils sont droits comme leurs lois
Le cliquetis de leurs épées
Dans la faible lueur mauve
Les casques et les cuirs mêlés
Leurs odeurs fortes, leurs toisons fauves
Dans leurs yeux nul regret
Mais de belles promesses de gloire
Ils sont nés pour nous délivrer
Du joug des ces nombreux barbares
Ils se battront entrelacés
Du plus novice au plus mature
Avec force, courage, loyauté,
Et l'appui de leurs fières montures
Combien de masses abattues
Combien de crânes éclatants
Toutes ces têtes inconnues
Et leurs vils sourires méprisants
Filles, partageons leur courage
Avec vigueur, entrain et flammes
Laissons les partir au carnage
Dressant sans faille leurs oriflammes
Pensez à cette nuit effacée
Si courte sous leurs longs baisers
Où toutes avaient sur eux veillés
Une fois leur faim rassasiée
Ils reviendront, n'en doutez pas
Leurs visages graves et burinés
Les membres brisés, les sourires las
Portant avec eux des blessés
Nous serons là une fois de plus
Femmes et enfants tous assemblés
Pour soutenir les plus fourbus
Et acclamer ces indomptés
-"Voila ce que l'on chantait en Kharanos, les veilles de combat, pendant que de nombreux tonneaux se vidaient, que des ventres se remplissaient et que des idylles se nouaient...