De l'autre coté du château, près de l'entrée de service, une elfe habillée en servante observe les serviteurs du château qui se dirigent discrètement vers le parvis où se déroule une drôle de cérémonie religieuse.
Après la sortie d'un nain, Kiaulune fait un discret geste de la main vers le coin d'une rue caché par la façade d'une maison, une gnome et deux panthères sortent de leur cachette et se fondent dans les ombres des cuisines du château désertes.
Silencieuses, elles se faufilent dans les couloirs sans croiser personne et gagnent le secteur des prisons. Là, cinq gardes assignés à la surveillance des prisonniers que l'on tient particulièrement à garder passent le temps en jouant aux cartes.
Kiaulune et Opalina se concertent du regard et se glissent chacune dans le dos d'un garde qui piquent soudain du nez dans leur jeu.
-"Eh ben Germain? Tu te sens pas bien? Eh! Jean!"
Les panthères se jettent sur les autres gardes dans une mêlée furieuse de griffes et de dagues, les feulements de Samanthea et Elemias se mèlent aux cris de panique des gardes qui ploient devant la soudaineté de l'attaque.
Opalina fait rapidement les poches des gardes et exhibe fièrement un trousseau d'énormes clés rouillées.
-Mélune avait dit de ne pas les tuer...
-Oui ben on n'avait pas vraiment le choix. Allez on trouve Sciliane et on le sort de là.
Alerté par le bruit du combat, l'elfe appelle doucement :
-"Je suis là mesdames, la troisième porte.
La porte s'ouvre sur un cachot sombre, humide et malodorant, au fond, sur un tas de paille, Sciliane est assis, les poignets enserrés par de solides chaines reliées au mur par un anneau robuste.
-Il va falloir m'enlever ça par contre, ou bien emporter le mur.
-J'ai ce qu'il nous faut, le rassure Opalina en sortant de sa poche un baton de dynamite gobeline.
Un soupçon d'inquiétude passe dans le regard de l'elfe, puis fait place à la détermination.
Le groupe se place dans le coin le plus éloigné de l'anneau, tous blottis les uns contre les autres, pendant qu'Opalina allume la mèche.
-5, 4, 3, 2, 1
BOUM!
La fumée révèle en se dissipant un énorme trou dans le mur, il ne reste plus rien de l'anneau et Sciliane un peu assommé et noirci constate qu'il est enfin libre.
Des cris et des bruits de pas se rapprochant semblent indiquer qu'il est temps de disparaître, il ne faut qu'une seconde à la compagnie pour s'évanouir dans les ruelles alentour.