L'appel des elfettes

Un drôle de silence règne dans l'auberge, la salle commune est bondée, toutes les dames elfes de la guilde sont présentes. Les flammes de l'âtre font danser dans leurs yeux les fantômes d'une angoisse insoutenable. Elles semblent figées dans l'attente d'un évènement imminent.
Mélune se lève, se racle la gorge nouée par l'émotion:
"-Dames elfes, je vous ai réunies ce soir pour préparer une action d'une importance immense.
Vous avez entendu parler de l'exécution prochaine du voleur Sciliane, seules certaines d'entre nous les connaissent un peu, c'est un elfe qui se laisse peu approcher.
Sciliane n'est pas qu'un voleur, c'est un poète, c'est également un elfe de passion...et c'est ce qui est sur le point de le perdre.
Il va mourir parce qu'il a aimé passionnément une femme dont la duplicité lui est restée cachée. Il a été trahi par son amour.
Je connais Sciliane, un peu, nous perdrions beaucoup si nous le perdions.
Je vous demande de mettre vos talents et votre imagination au service d'une cause juste : sauver un elfe dont le seul crime fut d'aimer à la folie."
Les larmes aux yeux, Mélune se rassoit et pose sur chaque participante un regard chargé d'espoir.

Assise dans l'ombre, Kiaulune prend soudain la parole :
-" Je sais pourquoi Sciliane va mourir, parce qu'il a été manipulé par sa maîtresse, pouah, la vérole, la lèpre et le scorbut puissent s'abattre sur cette garce, mais surtout parce qu'il est un voleur...je suis bien placée pour savoir qu'on ne nous apprécie pas particulièrement.
Je vais essayer de le faire sortir de sa prison avant qu'on le pende, si certaines d'entre vous peuvent m'aider dans une action furtive et rapide, nous pouvons peut-être sauver le pauvre Sciliane."

Dans un coin encore plus sombre, une jeune gnome s'est installée à l'abri des regards malgré une invitation ne concernant que les elfettes. Son air parait préoccupé, contrairement à son habitude.

L'intervention de Kiaulune la pousse à prendre la parole :

- "J'en suis !"
dit-elle en apparaissant aux yeux de toutes.
- "On ne peut pas laisser faire ça, Sciliane est notre compagnon, et de plus un confrère pour moi.
J'ai été prendre l'avis du SI 7 à Stormwind, ils sont navrés, mais ne feront rien. Rien pour le délivrer, mais rien pour nous arrêter non plus. Nous avons donc une fenêtre de tir ".

Seul, dans sa cellule Sciliane se morfond.

Un rai de lumière filtre à travers la meurtrière qui lui sert de fenêtre.
Emprisonné dans une des ailes du château, ses geôliers ne voulaient vraiment prendre aucun risque.

Pour la centième fois il teste la solidité des menottes qui lui ceignent les poignets et pour la centième fois elles lui mordent un peu plus profondément les chairs.

Mourir, il allait mourir. Ecartelé, dispersé. Nulle mise en terre, nulle épitaphe.Et quelle épitaphe aurait pu orner sa tombe, qui serait venu la dicter ?

Il avait vécu si longtemps et commis tellement d'erreurs. Se résigner et disparaître dans la dignité, voilà ce qui pourrait le racheter, où du moins débarrasser Azeroth d'un de ces enfants les moins méritant. La seule chance qui s'offrait à lui d'améliorer la vie des autres ne serait que dans sa mort ?

O non ! Pas mourir, pas tout de suite, pas sans se venger... Et faire couler encore un peu plus de sang ?

Oui, mais le sang d'une souillarde sans laquelle moins de sang aurait coulé...

Il s'assoit dans la paille souillée qui lui sert de matelas.
Du fond de la cellule un rat le regarde, debout sur ses petites pattes arrières, en se léchant les doigts.

Pousse la porte de l'auberge, s'arrête un peu intimidée par tous ces regards qui se tourne vers elle, puis s'avance courageusement...

"Bien le bonsoir à vous,

Dame Mélune m'a alerté sur le fait qu'une injustice était sur le point d'être commise, et que mon aide pourrait être la bienvenue. Aussi, ayant beaucoup d'estime pour votre confrérie, et ne pouvant supporter la pensée de laisser une injustice se produire où que ce soit, je viens vous offrir mon aide et mes services pour sauver ce voleur, au grand coeur semble-t-il, auquel vous tenez tant ! Avec l'aide d'Elune, rien n'est impossible...

Commandez, je suis à vos ordres...."

s'incline devant la communauté..

"Merci Mesdames de répondre à mon appel.
J'ai une petite idée, dites moi ce que vous en pensez : nous pourrions nous séparer en deux groupe, un qui ferait diversion, l'autre qui irait furtivement libérer Sciliane.
Le groupe de diversion pourrait se composer des prêtresses, nous pourrions entrer dans le château sous prétexte d'une cérémonie, une bénédiction ou autre, il va falloir mettre de coté nos principes et faire dans la séduction. Je pense à faire courir à l'avance le bruit d'une danse rituelle donnée par les prêtresses . Ça devrait intéresser les gardes. Certaines d'entre nous pourraient se charger de répandre la rumeur à l'avance en insistant sur le fait que c'est une danse très...euh...suggestive disons. Nous voulons sauver un elfe, nous prierons ensuite pour le pardon de cette danse.
Quand la danse commencera, les druidesses et les voleuses pénètreront dans les cachots pour retrouver Sciliane, assommez les gardes , essayez de ne pas les tuer. Munissez vous de vos meilleurs outils.
Une fois que Sciliane est dehors dispersion.
Qu'en pensez vous?

Soeur Serpolet ouvre grandes ses oreilles, bien qu'evidemment elles soient beaucoup moins imposantes que celles des autres membres de l'Assemblée.
*Pense :
"Une danse euh ... suggestive ?"
*Reflechit intensément :
"Je vais trouver ca dans quel livre moi ?"
*Sourit car elle pense avoir la solution :
"Depuis le temps qu'il veut converser avec moi le guerrier, je suis sure qu'il n'y a que lui pour me tuyauter sur le chapitre"...